c)… autant que l’injustice, la violence, la torture et le meurtre

Dans Une saison blanche et sèche, André Brink dénonce un pouvoir blanc incarné par un système juridico-policier terrifiant : la police est omniprésente, sans scrupules, justifiant son action par la lutte contre le terrorisme et persuadée, comme tout régime totalitaire, de son bon droit et de sa nécessaire puissance. Le système judiciaire est, quant à lui, complice des abus de la police et des clichés de la propagande, niant des preuves évidentes, faisant obstruction et perdant, enfin, toute notion de justice équitable, comme l’illustre l’enquête sur la mort de Gordon, qui réunit toutes les preuves nécessaires à condamner ses bourreaux, et se révèle pourtant vaine lors du procès, faussée et démentie par les justifications fumeuses des policiers (deuxième partie, chapitre 4). Le système exerce une véritable terreur sur la communauté noire qui en fait les frais au quotidien, victime d’arrestations abusives, de violence gratuite et d’injustices notoires du fait de sa vulnérabilité et de son infériorité. Le roman d’André Brink figure ces abus notamment par les témoignages des femmes de Soweto, au chapitre 1 de la deuxième partie, dont les « maris » et les « fils » ont été « tués », « lardés de coups de couteau », « écrasés sous un train », qui vivent dans un danger omniprésent et affirme que « La mort, elle est toujours avec nous ».

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