d) Révoltes, émeutes et fin de l’apartheid

Le système de l’apartheid engendre tensions et révolte, chez les Noirs opprimés bien entendu, mais aussi chez certains Blancs libéraux, notamment à travers l’ANC (African National Congress), le plus ancien parti d’opposition en Afrique du Sud. Les cris de mécontentement s’accumulent, sous le poids de l’injustice et de l’oppression.

Au niveau international, le système de l’apartheid, bien qu’en contradiction totale avec les principes des Nations Unies, a pu jouir d’une grande complaisance des États occidentaux jusqu’aux sanglantes émeutes de Soweto en 1976. Des manifestations pacifiques d'adolescents noirs, qui protestent contre un décret imposant l’afrikaans, langue de l’oppresseur blanc, comme nouvelle langue d’enseignement dans toutes les écoles noires, dégénèrent lorsque la police ouvre le feu ; ces mêmes émeutes sont évoquées dans le roman d’André Brink comme point de départ de l’intrigue, avec la mort de Jonathan Ngubene. Leur écho international forcera enfin l’Europe et les États-Unis au boycott économique de l’Afrique du Sud, cessant toute livraison d’armes.

Soweto (1) a marqué le coup d’envoi du mouvement irrépressible de désintégration de l’apartheid, porté par le mécontentement populaire. Mais il faudra tout de même attendre 1994 pour que Nelson Mandela (2), libéré à la suite de vingt-sept années de prison pour complot contre le gouvernement, remporte avec l’ANC les premières élections multiraciales et devienne le premier président noir d’Afrique du Sud, faisant complètement disparaître le système de domination politique d’une minorité blanche sur la population majoritaire noire.

Émeutes à Soweto en 1976


(1) A Sharpeville en 1960, et à Soweto en 1976 ont eu lieu des manifestations au cours desquelles la police a ouvert le feu sur la foule.

(2) Biographie de Nelson Mandela (commentaire)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Nelson Mandela (né en 1918)

Président de l’African National Congress (ANC), le plus ancien parti d’opposition en Afrique du Sud, Nelson Mandela résiste et lutte contre la politique raciste du gouvernement, lorsque celui-ci, en 1948, introduit l’Apartheid. Après le massacre de Sharpeville, en 1960, au cours duquel la police sud-africaine ouvre le feu sur une foule de manifestants, Mandela abandonne la stratégie non-violente de l’ANC et fonde une organisation militaire, Umkhonto we Sizwe. Condamné, en 1962, à cinq ans de travaux forcés, il sera inculpé de sabotage, trahison et complot en 1963 et condamné ainsi que sept autres militants, à la prison à vie en 1964. Libéré en 1990, il négocie avec de Klerk, alors président, la fin de l’Apartheid, ce qui leur vaudra le prix Nobel de la paix en 1993. L’année suivante, Nelson Mandela remporte avec l’ANC les premières élections multiraciales et devient le premier président noir d’Afrique du Sud, siège qu’il occupera jusqu’en 1999.