b) Mein Kampf (1925), ou le racisme couché sur papier

Après un coup d’état manqué à Munich en 1923, Adolf Hitler est envoyé en détention à la prison de Landsberg-am-Lech ; pendant ses neuf mois d’incarcération, il rédigera Mein Kampf, ouvrage tant autobiographique que politique, qui présente l’idéologie nazie, ses théories raciales, ainsi que sa volonté d'établir une domination germanique en Europe. Son premier opus, paru en 1925, ne connaît qu’un succès modeste ; un second, paru un an plus tard, n’en rencontre guère plus. Jusqu’en 1929, seuls 23 000 exemplaires du premier volume et 13 000 du second sont vendus. Cependant, après 1930, et le tirage augmente fortement : jusqu'en 1945, il s'en vend 10 millions d'exemplaires, auxquels s'ajoutent les traductions en seize langues étrangères. Mein Kampf deviendra même, à partir de 1936, le cadeau de mariage qu’offre l'État aux couples allemands.

Adolf Hitler, Mein Kampf (1925)

Dans son ouvrage, Hitler développe sa vision du racisme, inspirée une fois de plus de l’œuvre de Gobineau : d'après lui, les peuples supposés inférieurs ne peuvent espérer survivre qu'en se métissant avec les peuples désignés comme supérieurs ; ce métissage qu’il réprouve s’est selon lui déjà amorcé en Europe, y compris en Allemagne, et il faut y remédier. Hitler poursuit l’idéal d’une « race pure », la race indo-européenne ou aryenne, à laquelle se rattachaient des caractéristiques physiques : on prétendait que les aryens descendaient des populations nordiques, aussi se popularisa l’image d’un aryen blond aux yeux bleus. L'existence d'une telle « race », s'oppose au simple bon sens. En effet, pour appliquer de façon cohérente la législation nazie, il fallait, fidèlement au concept de « races », séparer ceux qui avaient des cheveux blonds, des yeux bleus et un nez droit, de ceux qui avaient des cheveux bruns, des nez busqués, des yeux bruns, etc. Or beaucoup de non juifs, voire des membres du parti, appartenaient à ce second groupe. Les lois hitlériennes stipulèrent donc que l'on se fonderait sur la religion des grands parents et non sur des critères physiques pour déterminer l'appartenance à une « race ». On décida que ceux qui avaient des grands-parents chrétiens étaient réputés de « race » aryenne ; quant à ceux dont trois des quatre grands-parents étaient juifs, ils furent réputés de « race » juive et traités en conséquence.

 Poursuivant son idéal d’une Allemagne purifiée, Hitler souhaitait éliminer toute forme de judaïsme ; dans Mein Kampf, le juif est sans cesse ramené au statut de « parasite », dont il est impératif de se débarrasser. Selon lui, « Le Juif reste à l’endroit où il s’est établi et s’y cramponne, à tel point qu’on ne peut l’en chasser que très difficilement, même en employant la violence. Il est et demeure le parasite type, l’écornifleur qui, tel un bacille nuisible, s’étend toujours plus loin dès qu’un sol nourricier favorable l’y invite(…)  L’effet produit par sa présence est celui des plantes parasites : là où il se fixe, le peuple qui l’accueille s’éteint ». 

« Notre salut est :  heil hitler » ; « Les juifs sont indésirables ici »

Plaques émaillées affichant les opinions nazies du propriétaire



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