Introduction


Ile de la Réunion, côte ouest, Lycée Saint Exupéry des Avirons, nous sommes dans la cour. Regardons ceux qui nous entourent. Des sourires tous différents, des regards bleus, verts gris, marrons, des bras clairs rosis par le soleil, d’autres couleur café, d’autres plus foncés encore, des silhouettes élancées, cambrées, trapues ou dodues, des voix graves, sourdes, fortes ou aigues, des phrases jetées, en créole ou française. La Réunion, terre de contraste et de métissage. Créoles, Malbars (Indiens), Musulmans, Comoriens, Chinois, Cafres (Noirs), Z'oreils (Métropolitains), Malgaches, autant de dénominations pour des populations qui viennent des quatre coins d’Asie, Afrique ou d’Europe. La Réunion n’a-t-elle pas tous les atouts pour être une école de la tolérance ? Côtoyer tous les jours autant de différences, n’est-ce pas là le gage d’une éducation au respect, à l’ouverture d’esprit, à la curiosité, à la bienveillance ? On ne naît pas raciste, on le devient. Et c’est lorsque l’éducation fait défaut, que le doute, les préjugés et les peurs se découvrent. Qu’est ce que le racisme ? Tahar Ben Jelloun l’explique avec des mots simples, dans Le Racisme expliqué à ma fille (1998) : « Un comportement assez répandu, commun à toutes les sociétés, devenu, hélas !, banal dans certains pays parce qu’il arrive qu’on ne s’en rende pas compte. Il consiste à se méfier, et même à mépriser, des personnes ayant des caractéristiques physiques et culturelles différentes des nôtres. (…) La différence, c’est le contraire de la ressemblance, de ce qui est identique. » Pour autant, un homme égal un homme ; il n’y a qu’une seule espèce humaine, un genre humain ; il y a des hommes et des femmes, de couleurs, de tailles, de culture et d’aptitudes différentes. Un cocktail de langues, de couleurs, de coutumes, de religions… et de « races » ? Peut-on parler de races lorsqu’on parle de diversité humaine ? Depuis que l’homme existe, et sous des formes différentes, souvent violentes, il a trahi sa peur de l’autre ; pour justifier ses attitudes, il a même tenté de faire appel à la science. Mais la science n’a jamais justifié le racisme.

 

Aucun commentaire: