d) Mesures de mort et « solution finale »

           

Le 20 janvier 1942, la « solution finale » de la question juive en Europe est décidée à la conférence de Wannsee. Bien que les tueurs des Einsatzgruppen, « groupes d'intervention» dévoués à Hitler, aient éliminé à la mitrailleuse plus d’un million de Juifs, cette méthode n’est pas jugée suffisamment efficace, car elle est trop lente, trop désordonnée, et d'un coût trop élevé en munitions. Le choix de l'extermination est pris. Sont alors envisagés les moyens techniques les plus efficaces pour la mise à mort de victimes par millions. Pour ce faire, les camps d’extermination sont créés ; ces « camps de la mort », dans la suite logique des camps de concentration, sont des installations dont l’unique but est de tuer industriellement, sans aucune espèce de jugement, les gens qui y sont amenés. Pour être déportées, les victimes sont entassées dans des wagons à bestiaux, où elles ne peuvent se tenir que debout, sans nourriture, ni eau, ni chauffage en hiver, ni aménagements de toilettes. Beaucoup meurent avant d'arriver à destination. Ceux qui y parviennent subissent ensuite la sélection, au cours de laquelle sont choisis ceux qui sont destinés à la mise à mort immédiate et ceux qui seront envoyés au travail dans le camp de concentration voisin. Les enfants, les femmes qui les accompagnaient et les vieillards sont dirigés, sauf exception, vers la chambre à gaz. Ils sont fouillés, dépouillés et privés de tout papier d’identité. Chaque individu est ainsi réduit à un numéro, matricule tatoué sur son avant-bras gauche. Ils sont ensuite tondus et déshabillés, leur chevelure servant à bourrer les matelas ; la plupart étaient conduits nus dans les chambres à gaz.

Dow Paisikovic - matricule A-3.076 -, survivant d' Auschwitz, témoigne :

« Ceux qui étaient capables de marcher étaient amenés au crématoire à pied, les autres étaient chargés sur des camions. (…) Ils étaient ensuite conduits à la chambre à gaz, certains priaient car ils savaient ce qui les attendait. Le gaz était jeté, on entendait leurs cris de très loin. Parfois les chambres à gaz étaient trop pleines, on jetait les enfants qui ne pouvaient plus y entrer par-dessus la tête de ceux qui s'y trouvaient déjà. Le gazage durait en principe 3 à 4 minutes. Après quoi, pendant un quart d'heure, le système de ventilation était mis en marche. Puis la porte était ouverte et nous devions traîner les cadavres vers le monte-charge. Quelques-uns de ceux qui étaient à même le sol étaient encore en vie. Les corps étaient déchiquetés. »

Dans les camps d'extermination de Belzec, Sobibor, Treblinka puis à Auschwitz Birkenau, plus de 4 millions de Juifs seront gazés, et leurs corps brûlés dans des fours crématoires. Près des trois cinquièmes des Juifs d'Europe sont exterminés.


Carte des camps de concentration et d’extermination

Porte de l'une des chambres à gaz d'Auschwitz-Birkenau. L'oeilleton sert à observer le déroulement des opérations.

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