2) Tous les hommes ont une origine unique ...

L’œuf, l’embryon et le sexe : voilà trois caractéristiques de la plus grande partie des plantes et des animaux actuels. A cause de ces ressemblances, entre autres, Jean Lamarck supposa, dès 1800, que tous les êtres vivants avaient une origine commune : ils descendaient tous des formes de vie les plus simples. Dans cette théorie, l’histoire du monde vivant devenait la généalogie d’une immense famille, dans laquelle les espèces de plantes et d’animaux se séparaient tour à tour, les unes des autres, en se transformant pour donner naissance à de nouvelles espèces. Attaqué par le clergé et des collègues détracteurs, Lamarck n’arriva guère à imposer sa théorie aujourd’hui dite «  de l’évolution ». Il fallut attendre un demi-siècle pour que les travaux de Charles Darwin (1) permettent, enfin, de populariser la thèse de l’évolution ; Darwin pose, dans son ouvrage De l’origine des espèces (1859), les bases scientifiques  actuellement admises de l’évolution.

 Selon lui, « L’être humain ne doit pas son existence à une volonté divine, ni à un projet inhérent à la nature, mais plutôt à une longue évolution biologique non orientée, régie uniquement par les lois aveugles de la sélection naturelle. »

De nos jours, l’évolution n’est plus une hypothèse pour les biologistes ; c’est la seule interprétation scientifique possible de l’histoire de la vie. On sait aujourd’hui que tous les êtres vivants sont fait des mêmes substances chimiques, organisés de la même manière, en cellules vivantes, construites et gérées par un code génétique universel. Les bactéries, les platanes, les vers de terre, les mouches, les souris et les humains, possèdent, dans leur patrimoine génétique, les preuves de leur origine commune. C’est le même matériel génétique qui fait que les humains et les souris ont une succession de vertèbres, les mouches et les vers de terre une succession d’anneaux.

Notre vraie famille proche, parmi les animaux, est celle des singes,  à laquelle nous appartenons, sans ambiguïté. Il y a moins de quarante millions d’années que de vrais singes peuplent la Terre ; ceux qui nous ressemblent le plus datent de quinze à vingt millions d’année. Vers quatre millions d’années, de grands singes comme nous, les « Australopithèques », marchent debout. Mais il faut attendre un million d’années encore pour parler de vrais hommes, taillant des outils de pierre, construisant des habitations, parlant peut être. Le genre humain a donc 3 millions d’années, dans une histoire de vie de plus de trois milliards d’années.

 

Il faudra attendre 100 000 ans avant nous pour que des humains modernes, comme nous, apparaissent. Connus en Palestine, en Ethiopie, peut être en Afrique du Nord et du Sud Est, ces premiers humains modernes enterraient leurs morts avec des rituels funéraires. On connaît mal leurs relations avec ceux qui les ont précédés et dont ils sont, probablement, les descendants. Les généticiens s’accordent sur le fait que l’état actuel des patrimoines génétiques humains ne peut se comprendre que par une origine commune proche remontant, au plus, à 100 000 ans, ce qui coïncide, on l’a vu, avec l’apparition des plus anciens fossiles connus dont le squelette est très semblable au nôtre.

Il ne fait donc aucun doute que ce sont les enfants de ces premiers humains modernes qui sont partis à la conquête des cinq continents, et que les six milliards d’humains actuels sont leurs descendants.


(1) Biographie de Charles Darwin (commentaire) 

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Charles Darwin (1809 – 1882)

Après avoir entrepris des études de médecine, Charles Darwin entre à Cambridge dans le but d'obtenir une charge de prêtre anglican. En 1831, il s’engage comme naturaliste sur un navire et amorce un voyage autour du monde, qui durera cinq ans, et le mènera en Amérique du Sud et dans les îles du Pacifique. Au long de son périple, il recueille une énorme quantité d'observations biologiques et géologiques. Au terme du voyage, Charles Darwin s’installe à Londres et publie le récit de son expédition dans Voyage d'un naturaliste autour du monde (1839), et commence à exploiter la masse de données qu'il en a ramené. Ses recherches l’amènent à s’intéresser aux pratiques de la sélection par les éleveurs. Par analogie avec la sélection artificielle, il découvre le mécanisme de la sélection naturelle. Selon ce principe, les individus d'une espèce les mieux adaptés à leur environnement subsistent, se reproduisent, les autres disparaissent. Seules les variations utiles à l'espèce sont transmises d'un individu à ses descendants ; ces caractéristiques nouvelles deviennent ainsi progressivement dominantes. Les travaux de Darwin bouleversent l’ordre établi, et s’opposent aux dires de la Bible en démontrant que les espèces ne sont pas figées, contrairement à ce que l’on pensait jusqu'alors. Le cœur de sa théorie est exposé dans De l'origine des espèces par voie de sélection naturelle (1859) où sont décrits l'évolution générale et les principes de la sélection, et dans La descendance de l'homme et la sélection sexuelle (1871).